Jeudi dernier, j’ai assisté à un concert donné à la cathédrale St.Etienne de Toulouse. Dans une salle comble, Sigiswald Kuijken, grand spécialiste du violon baroque, a dirigé l’Académie baroque Européenne d’Ambronay. Cet ensemble fondé en 1993 se compose de jeunes artistes au début de leur carrière.
Kuijken a fait le choix « historique » ou « authentique » de jouer la messe en si-mineur de J.S.Bach debout, sur instruments anciens, et de ne faire chanter qu’un chanteur par voix, donc pas de choral. Il présentait cette nouvelle version devant ce public toulousain, tant craint par les artistes puisqu’il s’agit d’un public averti et critique.
La première partie nous laissait un peu sur notre fin. La manière de jouer les notes très précises et courtes pour alléger n’arrivait pas à « faire prendre la mayonnaise » (ce je me peux exprimer ainsi). Les chanteurs se relayaient, ce qui donnait à plusieurs jeunes une chance de participer et à nous de découvrir d’autres timbres. Puis, dans la deuxième partie, la glace était brisée. Le public applaudissait à plusieurs reprises.
Quelques petits perturbations comme des cordes cassées chez les violons (il fallait changer 2x une de ces corde en boyaux, beaucoup moins résistantes que les cordes en métal) ou des couacs chez les trompettes ne ternissaient pas l’impression générale d’une prestation de très grande qualité. Virtuoses, avec beaucoup de légèreté, et peut-être un peu trop de retenu, le maître (de plus de 70 ans) et ses jeunes musiciens nous ont offert une interprétation de ce chef-d'oeuvre qui a l’avantage de gagner énormément en transparence.
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